Présentation des symptomes

Nous allons ici essayer de faire un inventaire de tous les symptomes et à-côté de la prostatite chronique. Les symptomes étant très nombreux et très divers, il est difficile de tous les répertorier. Si vous en connaissez, n'hésitez pas à me les faire partager (voir rubrique Contacts), afin que je mette à jour cette liste. Il est important de noter que les symptomes de la prostatite chronique ne sont pas constants, mais fonctionnent par "vagues", avec des épisodes très marqués, et des périodes d'accalmie. Cet enchainement de soulagements et de déteriorations est très stressant, et constitue l'un des aspects les plus pénibles de la maladie. L'immense majorité des symptomes décrits ici corespond à mon propre cas, que j'ai pu retrouver soit sur des sites parlant de prostatite chronique, soit par le témoignage d'autres malades.

Enfin, avoir une prostatite chronique ne signifie pas avoir l'ensemble des symptomes décrits ci-dessous. Certains malades les ont tous, d'autres n'en ont aucun et ne savent pas qu'ils sont atteints. Si vous êtes malade, vous avez de fortes chances de vous reconnaitre dans certains symptomes et de ne jamais en avoir eu d'autres.

Troubles urinaires

La prostatite chronique est très fréquemment associée à des troubles urinaires.

  • Sensation de brûlure dans l'urètre (le conduit par lequel sort l'urine). Ces brûlures peuvent avoir lieu pendant la miction (pendant qu'on urine), ou après la miction. Ces brûlures sont généralement plus accentuées à l'extrèmité du pénis, mais elles peuvent avoir lieu sur l'ensemble de l'urêtre. Comme pour tous les symptomes, ces brûlures fonctionnent par vague, avec épisodes de calme et épisodes très douloureux.
  • Affaiblissement du jet. Le jet d'urine sort alors plus faiblement qu'à la normale, et il faut parfois faire un effort conscient ("pousser") pour uriner et/ou sortir les dernières gouttes. Cet effet "les dernières gouttes qui ne sortent pas" est l'un des éléments de diagnostique de la maladie chez l'homme jeune (chez l'homme âgé, il peut être du à une hypertrophie bénigne de la prostate). Dans certains cas extrèmes, ce symptome peut aboutir à une rétention d'urine.
  • Miction par à-coups ou en plusieurs temps. C'est en fait la "suite" du symptome précédent, où le jet d'urine se tarit, s'arrête, et repart dès que l'on repousse. Aller uriner devient alors un effort volontaire et conscient, afin de se vider complètement.
  • Sensation de ne pas se vider la vessie complètement. Ce symptome semble toucher les hommes un peu plus âgés, bien qu'il puisse être fréquent chez les hommes jeunes. Il est éventuellement possible de vérifier cela médicalement, via une échographie de la vessie juste après la miction
  • Envie fréquente d'aller uriner. Le malade a l'impression d'avoir envie d'uriner très souvent, pour qu'au final seules quelques gouttes sortent. Ce symptome peut être très pénible pour la vie professionnelle, ainsi que pour le sommeil.

Douleurs

La prostatite chronique est souvent associée à de multiples douleurs. Parfois, aucune douleur ne semble être ressentie par le malade, parfois elles sont très nombreuses et très fortes.

  • Douleurs à l'épididyme (le "cordon" qui retient le testicule). Ces douleurs sont très fréquentes dans une prostatite chronique, elles sont même l'un des symptomes permettant le diagnostique de celle-ci. La douleur peut remonter haut le long de l'aine. Ces douleurs peuvent être très fortes, allant jusqu'au réveil en plein milieu de la nuit. L'auteur de ce site conseille de porter des sous-vêtements serrés, permettant de "porter" le testicule et ainsi de soulager la douleur.
  • Douleurs aux testicules. Ces douleurs sont généralement moins violentes que celles à l'épididymes, mais sont très stressantes.
  • Douleurs dans le rectum. Ces douleurs donnent l'impression d'une boule douloureuse au niveau du rectum, "lançant" encore plus à l'érection. Mon interprétation est que cette "boule" est en fait la prostate.
  • Douleurs au périnnée. Ces douleurs sont "diffuses", ie ne représentent pas un point précis, mais une zone.
  • Douleurs à l'éjaculation. A l'éjaculation, une sensation de brûlure peut apparaitre du fait de la maladie. A noter que chez certains malades, au contraire, l'éjaculation calme les symptomes. Chez d'autres, elles les empirent. Pourquoi, je n'en ai pas la moindre idée, mais si quelqu'un sait, qu'il me contacte.
  • Douleurs à l'érection. En plus de la boule douloureuse qui devient bien plus présente et bien plus douloureuse à l'érection, il est possible de ressentir une brûlure le long de la verge pendant l'érection, et, principalement à l'extrémitié du pénis.
  • Douleurs au bas-ventre. Une douleur semblable à une trop grande contraction peut être ressentie au niveau du bas-ventre, juste au dessus du pubis. Peut-être est-du à une effective contraction de je ne sais quel muscle ? Là encore, je manque d'informations, si ce n'est que je le ressens.
  • Ganglions douloureux (principalement au niveau de l'aine). Les ganglions de l'aine vont jouer au yoyo pendant la prostatite chronique : ils deviennent parfois très gros, voire douloureux au toucher, puis rétrécissent, puis re-deviennent gros etc ... Parfois, ils sont tellement gros et douloureux qu'ils gênent la marche.
  • douleurs au bout des doigts Max, un malade de prostatite chronique, ressent des douleurs dans le bout des doigts depuis sa prostatite.

Symptomes sexuels

La prostatite chronique, en plus des ses effets urinaires et de ses douleurs, apporte son lot de symptomes sexuels, tout aussi difficile pour le moral que les autres.
  • Perte de libido. L'envie sexuelle diminut alors, particulièrement dans les phases de "poussée".
  • Difficulté d'érection. L'érection devient plus pénible (par exemple, demi-érection au réveil pendant les poussées, à comparer avec une érection pleine avant la maladie ou pendant les périodes de calme).
  • Difficulté à l'éjaculation. Très semblable à celui de la difficulté à uriner, ce symptome donne l'impression que l'éjaculation part moins naturellement, comme s'il fallait là aussi pousser. Qui plus est, l'éjaculation peut devenir source de brûlure.
  • Placements étranges du/des testicule(s). On se réveille parfois avec un testicule ayant "monté", ie se retrouvant collé au pubis. Ou bien le testicule prend des positions bizarres, à la vertical quand on est debout. Ou bien un testicule est un coup plus haut que l'autre, un coup plus bas. Souvent douloureux, ces épisodes sont particulièrement stressants. Je ne sais pas pourquoi la prostatite chronique donne ce symptome, mais j'ai reçu d'autres témoignages dans ce sens.
  • Ejaculation précoce. On a alors l'impression de ne pas pouvoir se retenir et que ça sort tout seul. Cette impression est très mécanique et peut parfaitement avoir lieu pendant la masturbation (ça n'est donc pas vous ou votre tête qui défaille, mais bien la maladie). Il semblerait que ce symptome puisse être psychologiquement destructeur chez certains malades. Vous n'y êtes pour rien, et il vous faut "juste" guérir de cette infection. Si des malades veulent faire part de leur témoignage là dessus, je leur réserverai une place. Dans mon cas, les douleurs rendant les rapports trop pénibles, je n'ai pas eu à trop souffrir de cela, n'ayant tout simplement plus assez de rapports pour cela.
  • Sang dans le sperme. Je ne peux qu'imaginer le choc psychologique que cela peut représenter pour un malade ne se doutant pas que cela peut arriver. Ce n'est pas grave. N'ayant pas eu à souffrir de ce symptome (pour une fois ...), j'en appelle aux malades l'ayant eu à faire part de leur témoignage : quantité de sang, fréquence de la présence de sang, etc ...
  • Stérilité temporaire. Les spermatozoides peuvent perdre de leur mobilité, peuvent être réduits en nombre, et peuvent être éjaculés avec suffisament peu de force dans le vagin pour avoir du mal à atteindre l'ovule. Là encore, si d'autres malades ont eu ces problèmes alors qu'ils tentaient de procréer, qu'ils n'hésitent pas à me faire parvenir leur témoignage.
  • Penis tordu, à l'érection et au repos. Ce symptome ne semble pas être très fréquent, et a laissé plusieurs médecins à qui j'en ai fait part pantois. Néanmoins, il semble qu'il soit arrivé à d'autres. Je n'ai aucune idée du pourquoi, mais ce symptome est chez moi très marqué pendant les poussées, et s'atténue grandement pendant les périodes de calme. A ne pas confondre avec une autre cause de "pénis tordu" pendant l'érection, la peyronie.

Fatigue

La prostatite chronique est souvent la cause de fatigue plus ou moins grande. Dans les périodes les pires (ces fameuses poussées que nous subissons), la fatigue peut être extrèmement importante : envie de dormir permanente, sensation d'épuisement au bout du moindre effort (parfois rester debout quelques minutes peut donner l'impression d'avoir fait un marathon). A quoi est due cette fatigue ? Là encore, deux explications contradictoires existent dans le monde de la médecine : elle serait dûe soit à l'infection, soit à un syndrome de fatigue chronique, syndrome que l'on retrouverait très souvent chez les malades de prostatite chronique. Quelle que soit son explication, cette fatigue est bien réelle. Elle constitue un handicap pour la vie active et la vie tout court, puisqu'il est très difficile voire impossible de la prévoir : pendant une semaine on est en forme, la semaine suivante on est crevés. C'est un des symptomes de la maladie.

Symptomes psychologiques

Comme nous venons de le voir, la maladie se traduit par une multitudes d'effets, tous plus désagréables les uns que les autres. A cela, s'ajoute le stress occasionné par l'alternance entre acalmie ("ça va mieux je suis en train de guérir") et de poussée ("mince ça va pas mieux, j'ai mal partout, je suis crevé"). La maladie s'étendant dans le meilleur des cas sur quelques mois, cela constitue une véritable épreuve.

A cela, s'ajoutent les difficultés à se faire comprendre de son entourage, et de son médecin. En effet, la maladie ne se voit pas, et les périodes de calme laissent à croire pour votre entourage que ce n'est pas si méchant que cela. Qui plus est il est parfois difficile de s'exprimer sur ces sujets. Autant il est facile de dire "j'ai une grippe", autant il est difficile de dire que nous avons mal aux testicules, que nous bandons mal, etc...

Ajouter à cela le sentiment d'être virilement diminué (outre les difficultés d'érection, on en arrive à fuir les femmes par peur des douleurs liés aux érections et éjaculations), le contact parfois rude de médecins imbéciles qui prétendent que tout ceci est psycho-somatique puisque les analyses d'urine ne donnent rien, l'ignorance de beaucoup de gens sur cette maladie, et nous avons là un cocktail assez explosif pouvant aboutir au replis sur soi, au laissez-aller, voire à la déprime.

Il faut néanmoins se battre. Nous allons guérir. Cette maladie n'est pas incurable, et bien que les rechutes soient fréquentes, on en guérit. Essayez de parler à votre entourage, éventuellement en leur donnant les liens vers les sites parlant de la maladie (comme celui-ci). Faites comprendre à vos proches que, même si cela ne se voit pas, et même si par moment vous êtes en forme, c'est dur.

Et, aussi et surtout, trouvez un bon médecin. La prostatite chronique est très mal comprise du monde médical : on ne connait pas bien les causes, et les médecins n'ont souvent aucun traitement ou protocole à proposer pour guérir. Certains vont minimiser vos symptomes en vous disant qu'il "faut faire avec", que c'est "dans votre tête, l'ECBU n'a rien donné", que c'est "psycho-somatique". C'est faux et archi-faux. C'est une vraie maladie. Les douleurs sont très pénibles. Quant au fameux ECBU (analyse d'urine), il est très fréquent qu'il ne montre rien. Vous risquez de rencontrer de nombreux médecins, généralistes ou urologues qui vont clairement vous donner l'impression qu'ils ne vous aideront en rien, voire qu'ils vous prennent carrément de haut. Le pire, c'est qu'ils ne vous aideront vraissemblablement pas. Il est important (et c'est bien plus facile à dire qu'à faire) de trouver un médecin qui à défaut de vous guérir d'un coup de baguette magique - elle n'éxiste pas - va vous soutenir dans vos démarches. Essayez d'en trouver un à l'esprit ouvert qui acceptera de *discuter* avec vous, qui acceptera de se renseigner sur les éléments que vous pourrez lui apporter etc ... Et rappelez-vous d'une chose : si les analyses ne donnent rien, cela ne veut pas dire que c'est "dans votre tête". Cela peut tout simplement dire que vous souffrez du syndrome de douleurs pelviennes chronique (=prostatite chronique non bactérienne), qui EST une maladie.

Dernier point, si vous êtes en couple, le dialogue est (comme souvent au sein d'un couple) primordial. Prenez le temps d'expliquer à votre conjointe que si vous avez moins envie d'elle, ce n'est pas parceque vous ne la désirez plus, mais parceque vous êtes malade. De même si vous partez trop vite, dialoguez avec elle afin de ne pas vous replier sur vous-même avec un sentiment d'échec. Enfin, un soutien féminin de l'être que vous aimez peut vous aider à supporter l'alternance accalmie/poussée. Enfin j'imagine, je suis célibataire :)

Les symptomes de la prostatite chronique tels que recensés par le Dr Wise

Le Dr Wise, spécialiste de la prostate et de la prostatite chronique a recencé les symptomes suivants pour la prostatite chronique. Cette partie a été ajoutée au vécu énoncé ci-dessus, afin d'y apporter une validité reconnue

  • Douleurs dans le rectum (souvent décrit comme "une balle de golf" dans le rectum)
  • Douleurs supra-pubiques (au dessus de l'os pubien)
  • Douleurs périnéennes (entre le scrotum et l'anus)
  • Douleurs dans le pénis
  • Douleurs autour du coccyx
  • Douleurs dans le bas du dos (d'un côté ou des deux)
  • Douleurs à l'aine
  • Dysurie (douleur à la miction)
  • Mictions fréquentes la nuit
  • Haute-fréquence de miction (plus d'une fois toutes les deux heures)
  • Urgence de miction
  • Jet d'urine de puissance réduite
  • Sensation de miction incomplète
  • Hésitation avant ou pendant la miction (le fait de devoir "pousser" comme décrit plus haut)
  • Douleurs ou inconfort pendant ou après l'éjaculation
  • Libido réduite (Intérêt réduit vis à vis du sexe)
  • Anxiété à propos des rapports sexuels
  • Anxiété vis à vis des femmes
  • Dépression
  • Retrait social et difficulté vis à vis des relations intimes
  • Sous-estime personnelle

Cette liste peut être considérée comme autoritaire sur le sujet, vu la renommée du Dr Wise.